Alors que le paiement mobile tâtonne encore dans les pays occidentaux, il gagne de plus en plus de terrain en Afrique avec pour symbole, la solution de Safaricom et Vodafone, M-Pesa.
La réussite de ce système assez simpliste contraste avec le bilan mitigé de la NFC en Europe et notamment aux États-Unis.
Exception africaine
Malgré un grand raffut médiatique et le développement de l’Internet mobile, l’adoption du paiement mobile se fait toujours lentement. Certes, ce canal connaît une importante croissance ces dernières années mais cela ne concerne qu’une petite poignée de consommateurs.
Voir quelqu’un payer avec son smartphone relève toujours de l’exception, comme voir une voiture électrique brancher à une prise de courant…
Le cas de l’Afrique de l’Est figure donc parmi ces exceptions. Bien que des pays comme le Kenya et la Tanzanie ont un niveau de développement économique et financier loin des pays occidentaux, le paiement mobile s’y porte beaucoup mieux.
A titre d’exemple, l’opérateur de téléphonie Telesom arrive aujourd’hui à engager plus d’un million d’utilisateurs avec sa solution Zaad au Somaliland.
Rien ne vaut la simplicité
Les écarts entre ces deux types de marché dans plusieurs domaines expliquent parfaitement cette situation. Premièrement, les solutions comme M-Pesa s’avèrent être de réelles alternatives face à l’exclusion financière qui touche la grande majorité de la population africaine. La réalité est que de nombreux secteurs de la société sont très mal servis par la banque traditionnelle.
Ensuite, une autre raison qui explique que les systèmes de paiement mobile africains fonctionnent bien c’est que les populations dépendent beaucoup d’argent en espèce
En effet, la majorité des transactions dans tous les pays du continent sont effectuées en espèce. Il faut savoir qu’il en est de même dans des régions comme les États-Unis où les transitions par carte sont censés dominer.
Le problème dans ces pays occidentaux c’est que les systèmes de paiement mobile sont conçus justement pour remplacer les cartes de crédit.
Pour le cas de la NFC en particulier, il faut attendre que les smartphones compatibles soient plus nombreux pour que le paiement de ce type puisse réellement décoller. De plus, de nombreux consommateurs sur ces marchés se méfient de cette technologie encore nouvelle à leurs yeux.
En Afrique en revanche, le paiement mobile s’appuie sur des systèmes de base par SMS. Voilà pourquoi il a été rapidement adopté par des dizaines de millions d’Africains.