Le paiement mobile est l’une des importantes innovations de ces dernières années.
Il touche de plus en plus de régions dans le monde mais pas de la même façon.
Ainsi, on distingue plusieurs modèles d’un continent à l’autre selon la relation qu’il y a entre les établissements bancaires et les opérateurs télécom.
Le paiement mobile est particulier dans la mesure où il constitue un point de convergence entre le secteur bancaire et celui des télécom. Dans ce registre, il existe plusieurs modèles de relations entre ces deux mondes. Cela varie d’une région à une autre selon la pénétration du système bancaire et le niveau de contrainte des régulations des services.
Ainsi, le paiement mobile en Europe diffère de celui en Asie ou en Afrique
Les modèles européens : la complémentarité et la coopération
En Europe, les banques et les opérateurs télécom ont chacun depuis quelques années proposé des modes de paiement mobile.
On parle alors de modèle de complémentarité car chacun vise une cible particulière
Les opérateurs, à travers par exemple les SMS surtaxés, s’adressent à la population en dehors du système bancaire notamment les jeunes. De leur côté, les banques, s’adressant à leurs clients, ont proposé des solutions spécifiques. Le moins qu’on puisse dire est que l’écosystème du paiement mobile en Europe est arrivé à un certain stade de maturité. Toutefois, on note aussi plusieurs initiatives de coopération entre les opérateurs et les banques. C’est le cas notamment du projet Cityzi en France.
La substitution en Afrique
En Afrique, c’est tout autre. Le réseau bancaire n’y est pas aussi développé qu’en Europe. Les établissements se concentrent encore surtout dans les grandes villes, ce qui n’est pas le cas du mobile qui se retrouve actuellement même dans les villages les plus reculés. Ainsi, avec un taux de bancarisation aussi faible, le paiement mobile est perçu comme une véritable alternative aux cartes ou aux chèques. Dans ce sens, il y a une forme de concurrence entre les opérateurs télécom et les banques.
C’est d’ailleurs pour cela que le paiement mobile connaît un succès sans précédent sur le continent. L’essor de la solution de Safaricom M-Pesa en est une parfaite illustration. De son côté, Orange continue d’investir la région avec Orange Money.
La fusion, le modèle asiatique
En Asie, contrairement à l’Europe ou à l’Afrique, il y a surtout une fusion entre les établissements bancaires et les opérateurs télécom. Concrètement, on a le cas de l’opérateur japonais NTT DoCoMo qui a tout simplement racheté une banque.
Cela lui a permis de tout contrôler des services de paiement à la gestion des comptes bancaires. L’exemple DoCoMo a ensuite été suivi par d’autres acteurs, ce qui a contribué à l’essor des porte-monnaies électroniques dans la région.